Mouvement Europe et Laïcité

Compte-Rendu de la réunion: "Laïcité contre Pensée Unique"

Exposé introductif par H. Pena-Ruiz

Introduction:

La laïcité n'est pas un principe négatif, hostile aux religions. Par contre, elle s'oppose au cléricalisme. V. Hugo dans son discours à l'Assemblée Nationale contre la Loi Falloux en 1850 opposait la religion comme démarche spirituelle au "parti clérical". En 1905, compte tenu des résistances de l'église catholique à voir son pouvoir diminuer, la lutte anticléricale était nécessaire pour faire aboutir un idéal positif. De nombreux catholiques ont approuvé la loi de Séparation de l'Etat et des religions, qui remettait les religions à leur vraie place.

I -- La laïcité: un idéal positif.

C'est l'idéal de la construction d'un monde commun à tous les hommes, d'une société juste pour tous, d'un espace commun de réflexion et de dialogue, ce que permet la raison.

"Laïc" vient du grec "laos" qui désigne l'ensemble du peuple. Il s'agit de réaliser l'unité du peuple au delà des différences de croyances.

L'athéisme officiel qui fut celui de l'URSS est contraire à la laïcité. Quant au Livre Noir du Cléricalisme qui reste à écrire (croisades, "Sainte"-Inquisition, etc...), il serait injuste d'en faire un Livre Noir du Christianisme.

Parmi les obstacles à une société juste pour tous et à la laïcité, il faut citer les injustices sociales, et les "identités collectives", exclusives, qui risquent de diviser les Etats en mosaïques de particularismes en concurrence.
La séparation de l'Etat et des religions a pour but de délier des domaines qui doivent être indépendants. Parmi les hommes politiques qui dès les années 1880 ont oeuvré pour la laïcité scolaire, on peut citer J. Ferry, déiste, et F. Buisson, chrétien, dont le but était de délier les élèves de tout crédo obligé.

Les trois principes fondamentaux de la laïcité.

La liberté de conscience.

La liberté de conscience ne doit pas être confondue avec la tolérance, qui émane d'une autorité et est révocable. (L'Edit de Nantes était un édit de "tolérance", qui fut révoqué, et non une loi de laïcité. Il définissit la religion catholique comme dominante et autorisait la religion protestante dans certaines villes, avec de multiples restrictions.)
La tolérance ne peut fonder le droit.

Les Droits de l'Homme posent le principe de la dignité humaine qui implique une liberté radicale de conscience, qui n'a à être concédée par personne. A l'ambiguïté de la tolérance s'oppose la radicalité de la liberté de conscience.
L'école laïque est nécessaire pour fortifier l'autonomie de jugement sur une base réfléchie et rationnelle.

L'égalité.

L'égalité des croyants de toutes religions et des non-croyants est le second principe. Il exclut la notion de religion officielle forcément dominante, comme c'est le cas au Danemark par exemple (où les catholiques sont les premiers défenseurs de la laïcité.)

Faut-il rappeler que l'église catholique s'est longtemps élevée contre la laïcité et les Droits de l'Homme, "négation du péché originel" (Mgr Freppel, vers 1900) et que Jean-Paul II entend béatifier Pie IX, auteur du Syllabus (1864) annexe d'une encyclique condamnant la liberté de conscience comme "impie"!

La laïcité affirmée dans les Constitutions de 1946 et 1958 (qui donnent à la loi de 1905 une valeur constitutionnelle) est souvent présentée comme une "exception" installée dans un contexte historique particulier et comme une survivance à éliminer.
D'une part, il est malhonnête de rattacher un principe universaliste (lié aux Droits de l'Homme) aux circonstances qui l'ont vu posé, et d'autre part, cette prétendue "exception" intéresse nombre de pays tels que le Portugal, la Belgique où naissent des mouvements laïques s'inspirant du modèle français. La Suède vient de mettre en vigueur une loi de séparation de l'état et de l'église luthérienne naguère officielle.
Même si la France est seule à défendre la laïcité et le concept de service public, cela ne prouve pas qu'elle ait tort. Le droit n'a pas à avaliser les situations de fait, surtout en matière constitutionnelle.

La fraternité.

Le troisième principe de la laïcité est la Fraternité républicaine, qui consiste à mettre en avant ce qui unit et non ce qui divise. Il s'agit de délier pour unir, c'est à dire de former une communauté d'hommes libres, libérés de leurs origines communautaires ou religieuses, libres dans leurs choix de croyances et de styles de vie.

La laïcité retrouve donc la devise républicaine: Liberté, Egalité, Fraternité. Ce n'est pas un cadre juridique vide. C'est un idéal positif.

Le discours convenu (et intéressé) sur la "perte du sens" dont serait responsable la laïcité est particulièrement malhonnête. Il a pour but non avoué mais clair de réintroduire les religions dans l'espace public.

La laïcité n'est pas une option spirituelle parmi d'autres: elle la condition nécessaire de la coexistence égalitaire de toutes les religions, et de la "non-croyance", qui de fait est dans nos pays occidentaux la conception dominante.

II -- Le dispositif juridique de la laïcité.

Distinguons les cinq figures du rapport du religieux au politique.

1. La théocratie: la parole de "Dieu" définit tous les rapports sociaux; elle commande la politique, et cela peut aboutir à des massacres, tels que ceux rapportés dans la Bible sur "ordre" de Yawhé, donné à Moïse.

2. La monarchie de droit divin, dont un exemple extrême fut Louis XIV. Le roi est le "ministre de Dieu sur terre" (Bossuet) et n'a de compte à rendre qu'à lui, et non au peuple. "César" est le symbole du pouvoir politique de domination. Le sacre religieux du souverain correspond à un échange de services entre pouvoirs temporel et religieux qui se soutiennent mutuellement.

3. La religion d'Etat. C'est la situation en Grande-Bretagne. Mme Thatcher avait institué la prière dans les écoles publiques, ce qui est une violation des droits des non-croyants.

4. Le concordat. Il y a indépendance du politique et du religieux mais l'Etat signe des accords avec une ou plusieurs religions (de ce fait dominantes) leur permettant d'intervenir dans la sphère publique.

5. La laïcité. Elle implique la séparation de "Dieu" et de "Marianne" (qui représente le peuple souverain), inscrite dans la Constitution (et donc au dessus des lois).

La religion est une affaire "privée", ce qui ne la limite pas à "l'individuel" mais lui laisse une dimension "collective". Il ne faut pas confondre ce qui est public, c'est à dire commun à tous avec ce qui est privé, c'est-à-dire, est, soit individuel, soit "commun à beaucoup".

On ne peut nier ni supprimer l'histoire qui laisse en France une place importante à la religion catholique. Il faut néanmoins travailler (et c'est le rôle d'un militantisme réellement laïque) à la suppression de survivances juridiques dépassées et religieusement marquées. Par exemple, ce n'est qu'en 1982 que la notion de "chef de famille", homme ayant autorité sur son épouse fut supprimée du code civil. Cette domination est inscrite dans la Génèse et dans d'autres textes religieux.
On notera que les religions s'opposent systématiquement à certaines évolutions juridiques telles que le PACS, le droit à l'IVG, l'euthanasie. Il y a là de vrais combats laïques à mener, tout à fait nécessaires.

III -- Questions vives de la laïcité.

1. Les "droits culturels" et le "différentialisme".

Les communautés ne devraient pas être sujet de droit. Par exemple, au titre du respect des cultures (cf. aussi la discussion ci-dessous), certains en viennent à accepter l'excision pratiquée en France par certaines communautés africaines.
Or la loi républicaine a valeur émancipatrice. Elle doit permettre aux français d'origine étrangère et aux immigrés de vivre les éléments réellement positifs de leurs cultures d'origine et de rejeter les autres.

De même dans les "affaires de foulards islamiques", il est établi par de nombreux témoignages que l'interdiction du foulard dans les écoles publiques libère d'une emprise familiale les jeunes filles qui seraient, autrement, astreintes à le porter.
A qui reconnaissons nous la liberté? Reconnaissons-nous aux individus la liberté de s'affranchir des contraintes de leurs communautés d'origine, ou bien aux communautés celle d'imposer leurs règles et d'enfermer les individus?

L'école laïque a un rôle essentiel à jouer. Celui de libérer des contraintes familiales et donc de permettre une ouverture d'esprit. Si le foulard islamique est imposé en famille et dans la rue, il n'en est que plus important de l'interdire à l'école.

Le terme de "culture" est ambigu. La culture comporte des éléments de patrimoine, philosophiques, artistiques, spirituels, et des traditions de domination, par exemple des hommes sur les femmes. Il n'y a pas lieu de tout conserver.

2. Enseignement et culture religieuse.

Deux écueils sont à éviter: le prosélytisme religieux et l'oubli pur et simple.

Ainsi, même si "Les Pensées" de Pascal sont d'inspiration religieuse, on peut étudier ce texte sans pour autant se convertir au christianisme. Le débat qu'il présente sur la "grâce" (c'est à dire sur l'importance des "oeuvres" par rapport à la "foi") peut être relu dans la perspective de l'action morale, et donc dans une perspective laïque.

La culture, même d'origine religieuse, doit faire l'objet d'une réappropriation critique.

L'inculture religieuse des élèves ne doit pas être un prétexte à la réintroduction de cours de religion. Il faut informer des faits religieux objectivement, sans masquer l'Inquisition au profit du message d'amour religieux.

La pensée unique, c'est à dire l'idéologie ultralibérale, n'hésite pas à associer la pensée socialiste du XIXième siècle, celle de Karl Marx, par exemple, à ses trahisons staliniennes. Par contre, elle admet avec J.M. Lustiger que le christianisme a été l'inventeur des Droits de l'Homme (même si il a fallu 20 siècles pour que cela se sache), mais "oublie" l'Inquisition.
Il ne faut pas plus juger Jésus-Christ sur Torquemada, que Karl Marx sur Staline.

3. L'ultralibéralisme infiltre l'école laïque.

La pénétration à l'école de l'idéologie ultralibérale est tous les jours plus visible, avec la complicité du ministère. L'association ATTAC a dénoncé à juste titre les "jeux boursiers" introduits par le CIC avec la collaboration de certains rectorats. On pourrait citer d'autres exemples.

4. La question sociale

On citera le mot de Jaurès: "Pour être laïque, la République doit être sociale."

Dans les débuts du capitalisme, en l'absence de droits sociaux, le chômage et les conditions de vie des ouvriers étaient traités comme de "bonnes oeuvres". Or on assiste à un retour du traitement caritatif du chômage.

La pensée unique (telle qu'elle sévit à Sciences-Po par exemple) entretient la confusion entre libéralismes économique et politique.

Le capitalisme réclame la disparition des lois sociales, au titre de la liberté d'entreprendre, et soutient la pénétration religieuse comme "supplément d'âme", destiné à panser les plaies.
Cette destruction de décennies d'acquis des luttes sociales, a pour effet de rendre la vie très difficile pour les moins favorisés, et de les rejeter vers les communautés ethniques ou religieuses, et souvent intégristes. (On l'a vu en Grande-Bretagne avec la politique de Mme Thatcher.)

La destruction des droits sociaux et des services publics va de pair avec celle de la laïcité.

5. Une singularité française?

Non la laïcité n'est pas dans son principe une particularité française. Au Bangladesh (T. Nasreen), en Algérie, elle est intéresse celles et ceux qui se battent, en particulier pour les droits des femmes. Et une fois fondée, elle vaut pour tous.

Les services publics sont également souvent présentés comme une singularité française. Leur principe est la péréquation républicaine, donc la réduction des inégalités (liées par exemples aux lieux de résidence en matière de transport ou de communication).
L'Etat doit conserver son rôle de régulateur du domaine économique, qui concerne tout le monde. (La fermeture d'une usine, surtout une grande comme celle de Vilvoorde, n'est pas une affaire purement privée, vu le grand nombre de personnes concernées.)

Le terme d' "Etat-Providence", avec référence religieuse, est péjoratif et mystificateur. Il est destiné à dévaloriser les droits sociaux. Il faudrait plutôt parler d' "Etat Social de Droit", pour remettre au premier plan les droits de travailleurs. Le terme "liberté" est également utilisé de façon trompeuse.

En conclusion, il faut rappeler l'étroite solidarité de la laïcité et de la justice sociale.



Principaux éléments du débat.

(Les questions et interventions des participants ayant donné lieu à des réponses et des développements par H. Pena-Ruiz ne sont pas reproduites).

HPR:
1. Le Conseil d'Etat est une machine de guerre contre la laïcité. Il a pris des arrêts catastrophiques et mal fondés. Ses membres sont nommés sur des critères politiques et non pour leur compétence juridique.

Par exemple, dans les "affaires de foulards" il a prévu que les différends seraient réglés au niveau local, c'est-à-dire là où le rapport des forces est le plus défavorable à la République. Il a fait preuve de lâcheté politique.

2. Dans les IUFM, on incite les jeunes enseignants à restreindre ce qu'ils enseignent à ce que les enfants peuvent immédiatement comprendre compte tenu de leurs origines sociales (au lieu de leur proposer ce qui pourrait les grandir intellectuellement). Cela conduit donc à différencier l'enseignement des "beaux quartiers" de celui des banlieues défavorisées. Il s'agit d'un apartheid social. Et l'on renonce ainsi, en adaptant l'école à l'environnement social, à constituer le monde de références culturelles communes que l'Ecole devrait faire advenir.

L'école n'est pas le reflet de la société, mais le lieu où la société se met à distance d'elle-même. C'est là son rôle émancipateur.
Mais l'heure est grave. Le problème principal n'est pas le nombre de postes mais la dissolution dans le conformisme social, à laquelle pousse le ministère, mais à laquelle s'opposent nombre d'enseignants. Ceux-ci visent faire de leurs élèves des citoyens libres, à même de se passer de maîtres.

3. La notion de Nation. Il y a malentendu sur la notion de Nation. Celle que les laïques soutiennent est formée comme une communauté de droit, par une décision de vivre ensemble en respectant les principes républicains de Liberté, d'Egalité, de Fraternité. Ces principes sont universalisables. Mais les "identités" collectives renaissantes fondées sur langues, religions ou "races" sont génératrices de conflits comme on le voit dans l'ancienne Yougoslavie.

Participant:
4. Un participant se présentant comme "homme libre" évoque la situation des musulmanes coincées entre deux violences, celle de leur famille et celle de la République; il insiste sur le fait que l'Islam intégriste ne doit pas cacher la situation des musulmans français, très largement majoritaires, partageant les valeurs républicaines et désireux de s'intégrer; il invite les participants à l'examen de conscience: en effet nombre de laïques adoptent pour leurs enfants les stratégies bien connues de sélection des meilleures écoles.

HPR:
5. Les IUFM ne font rien pour former les enseignants à la laïcité, ni pour leur présenter les valeurs fondamentales de la République. Or l'école est beaucoup plus qu'un service public. C'est une "institution organique de la République" (Condorcet). On voit au contraire se développer un modèle gestionnaire, une "logique" de l'offre et de la demande. Mais l'école doit offrir le maximum, les demandes étant très souvent limitées de par la situation sociale des élèves des milieux défavorisés. Il n'y a pas de raison de priver les élèves de l'enseignement technique de réflexion philosophique, du fait qu'ils ne la demandent pas. Il ne faut pas les enfermer dans des rôles fixés de "techniciens" incapables de réflexion abstraite.
Il est désastreux qu'un gouvernement dit de "gauche" ne défende pas ces valeurs.

6. La spiritualité c'est la vie de l'esprit sous toutes ses formes, artistiques, littéraires et religieuses. Il est donc possible, dans ce "monde sans âme" de proposer une spiritualité non religieuse.

Le terme "culture" a deux sens opposés.
Dans le sens traditionnel, "culture" est proche de "soin" (étymologiquement). On pensera à l'agriculteur qui travaille sa terre pour en tirer le meilleur.
La culture en ce sens est émancipatrice. Elle consiste à s'approprier les traditions pour les dépasser. Au XVIIIième siècle par exemple, les philosophes tels que Rousseau ont dépassé le modèle traditionnel et élaboré les concepts de liberté et d'égalité (dans le "Contrat Social").
Le rôle de l'école est de transmettre l'acquis culturel, non pas pour conserver ou reproduire mais pour aller au delà.

Pour les sociologues, une "culture" c'est un ensemble de coutumes et traditions en vigueur dans un groupe donné. La domination des hommes sur les femmes est un fait de culture. Cette approche conduit au multiculturalisme, c'est à dire à l'acceptation de toute culture donnée comme d'un fait incontournable. C'est un sens contradictoire avec le premier.
La laïcité a rapport avec la culture au sens premier, émancipateur, et récuse l'acceptation sociologique des cultures. (F. Dubet ne distingue pas les deux sens du mot "culture"!)

En ce qui concerne la science: la laïcité est qualifiée à tort d'idéal scientiste.
La science, fournit d'une part des résultats et d'autre part constitue une démarche. Dans l'enseignement des sciences, la démarche prime les résultats. (Et c'est inconcevable que C. Allègre, Ministre de l'Education, puisse affirmer que l'usage de la calculette "dévalue" l'enseignement des mathématiques et la notion de preuve mathématique).
Il ne faut pas masquer que les résultats scientifiques sont provisoires, et que les usages qui en sont fait peuvent être nuisibles.
Une mise en perspective du sens de la connaissance scientifique et de ses usages ne peut être évitée. (Au titre de l'obscurantisme, on citera encore J.M. Lustiger, affirmant en 1989 que les camps d'extermination nazis étaient la conséquence de la philosophie athée des Lumières fondée sur la Raison.)

Donc la science et la culture participent de la vie de l'esprit, à des titres différents. La laïcité se situe sur un autre plan, celui du partage, au delà de divergences d'idées.

Participants:
7. La formation professionnelle continue est purement technique et utilitaire, mais rarement culturelle.

8. Il est de nouveaux visages du religieux que ceux des religions instituées contre lesquels la laïcité doit se battre. Citons la fête purement commerciale de "Halloween" récemment introduite en Europe.

9. La justice n'est pas vraiment républicaine. elle pratique l'oubli (prescriptions), le pardon, elle est régalienne (droit de grâce, immunité parlementaire).

HPR:
10. Plus que par les religions traditionnelles, la laïcité est menacée par des tendances et des dérives:
montée de l'irrationalisme,
puissance des sectes (qui exploitent les fragilités psychologiques, comme si on pouvait congédier par quelque recette, la difficulté de vivre, inhérente à la condition humaine),
puissance des forces économiques (qui veulent en particulier faire de l'école un "marché de la formation").

11. Dans l'analyse des religions il ne faut pas oublier leurs diversités (par exemple en Espagne, des prêtres résistaient aux côtés des républicains pendant que les évêques soutenaient Franco).

Les textes religieux sont contradictoires. On y trouve des justifications de l'intégrisme aussi bien que de la liberté de conscience. Il faut s'appuyer sur l'Islam éclairé, se rappeler que le royaume de Grenade avant la "Reconquista" a connu une cohabitation pacifique des religions catholique, juive et musulmane.

12. La construction des mosquées sur fonds publics est un problème difficile. La moindre des choses serait que les collectivités locales ne s'opposent pas aux constructions sur fonds privés.

13. En ce qui concerne les subventions à l'enseignement privé (introduites par le gouvernement de Vichy et conservées à la libération par les chrétiens-démocrates), la loi actuelle est contestable pour deux raisons:
une pression morale oblige de fait les enfants à suivre les cours de religion et d'autre part,
les subventions ne sont pas attribuées au secteur privé selon les mêmes critères qu'au secteur public, dans la mesure où l'enseignement privé se soustrait aux règles de fonctionnement du secteur public.
Il y a donc utilisation abusive de fonds publics.


Conclusion par H. Pena-Ruiz

Nous sommes convaincus de la valeur de l'idéal laïque dont nous soulignons la dimension intégratrice et la portée universelle, pour l'Europe, et même pour tous les "citoyens du Monde".
Les médias sont presque tous dévoués à la pensée unique et ne présentent pas correctement nos idées. Mais dans toutes les réunions auxquelles j'ai participé, j'ai senti vibrer une confiance résolue dans l'avenir des luttes conjointes pour l'idéal laïque et pour la justice sociale. Ces convictions fortes sont porteuses d'espoir.

Cette réunion a été organisée par le Mouvement Europe et Laïcité, le Comité Laïcité République et l'Association ATTAC.

Compte-rendu par B. Courcelle: [email protected], responsable Europe et Laïcité pour la Gironde et les départements voisins.